L’annonce de l’arrêt prochain des serveurs de la gamme Wemo de Belkin, après un cas similaire avec les objets connectés Smart Home de Gigaset en 2024, a déclenché une onde de choc chez les utilisateurs de domotique. Ces décisions soulèvent des questions fondamentales sur la pérennité, la propriété et la responsabilité des fabricants dans l’univers de l’Internet des objets.
Contexte et déroulé des faits
Belkin a indiqué qu’au 31 janvier 2026, l’ensemble de sa plateforme Wemo sera désactivée. Vingt-sept références de prises, interrupteurs, ampoules, capteurs — mais aussi des objets plus rares comme des cafetières et radiateurs — deviendront inopérantes : toute fonction via le cloud, le contrôle vocal (Alexa, Google Assistant) et l’accès à distance disparaîtront subitement. L’application mobile sera même à désinstaller. Seuls certains produits préalablement enregistrés sous HomeKit ou compatibles Matter pourront continuer à fonctionner en local, à condition d’être configurés avant l’échéance.
Cette décision, que Belkin justifie par un recentrage stratégique et la réallocation de ses ressources, est caractéristique des difficultés rencontrées par nombre d’acteurs du secteur, peinant à rentabiliser leurs offres connectées sur le long terme.
Le précédent de Gigaset en 2024 s’est soldé par le même résultat : fermeture des serveurs et inutilisabilité immédiate des produits Smart Home liés à la plateforme maison.
Causes de ces arrêts brutaux
Plusieurs facteurs expliquent ces décisions récurrentes :
- La non-rentabilité des plateformes cloud propriétaires, qui exigent des investissements continus en maintenance et sécurité.
- Un marché ultra-concurrentiel et fragmenté, où beaucoup de marques peinent à s’imposer durablement.
- L’émergence de protocoles universels (Matter, HomeKit), rendant certains écosystèmes propriétaires obsolètes.
Dans ces contextes, la seule solution proposée pour la plupart des clients reste la mise au rebut des appareils, hormis pour une poignée de références encore sous garantie.
Conséquences pour les utilisateurs
Les impacts sont majeurs pour les possesseurs de ces appareils :
- Perte totale ou partielle de fonction, même si l’objet est en parfait état matériel.
- Obsolescence forcée et génératrice de déchets électroniques.
- Atteinte à la confiance dans les marques et le secteur de la maison connectée.
- Difficultés pour le remplacement ou le remboursement, la plupart des constructeurs limitant les compensations à la période de garantie.
Comment éviter de tels écueils à l’avenir ?
Pour limiter ce type de déconvenues, plusieurs stratégies s’offrent aux consommateurs avertis :
- Favoriser les produits « locaux », c’est-à-dire utilisables sans serveur externe : protocoles ouverts (Zigbee, Z-Wave), compatibilité HomeKit ou Matter en mode local.
- Vérifier avant l’achat la possibilité de piloter les appareils en local, sans dépendance au cloud du fabricant.
- Privilégier les marques engagées sur la durabilité logicielle et la portabilité des équipements.
- Se renseigner sur l’existence de communautés ou de solutions logicielles alternatives pour conserver l’usage des appareils en cas d’abandon officiel.
Ce sujet souligne l’importance de la transparence sur la politique de support logiciel lors de tout achat connecté, pour que le confort technologique n’aille pas de pair avec une obsolescence programmée si peu assumée.
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